Du haut de ses 1234 mètres, le mont Saint-Pierre (Ai Petri) est une des merveilles de Crimée et de la mer Noire. Ses pics déchiquetés, son plateau venteux, ses falaises abruptes, ses paysages semi-désertiques avec la mer en arrière-plan offrent un décor de rêve, qui saisit par sa force brute. Une force est si irrésistible que nous ne pûmes nous contenter d’une fois et nous fûmes obligés d’y revenir quelques jours plus tard…

La première fois, nous empruntâmes le téléphérique depuis la station balnéaire de Miskhor. Longue attente au milieu d’une foule dense sous une chaleur étouffante avant de pouvoir gravir en deux fois – il y a un premier palier où l’on change de téléphérique – l’impressionnante falaise.

Là haut, le choc, un délicieux vertige, le vent, parfois violent, le froid – contraste saisissant avec la fournaise de la côte, 1200 mètres plus bas – et la jouissance d’un savoureux repas – oh le plov ! –  dans le touristique petit « village » tatar construit autour de l’arrivée du téléphérique.

La seconde fois, nous montâmes – tourbillonnâmes – en voiture, suivant une route improbable, taillée dans l’impressionnante paroi verticale de la montagne. Route qui est souvent fermée en été en raison des incendies qui se déclarent dans la région – comme lors de notre première visite, où nous découvrîmes un inquiétant feu qui avait embrasé en plusieurs points le massif d’Ai Petri et descendait rapidement vers les villes balnéaires construites à ses pieds.

Cette fois, ni feu ni vent, nous pûmes gagner le sommet sans encombres, où nous fîmes une courte randonnée sous un soleil de plomb, vite épuisés malgré la beauté des paysages. Nous nous offrîmes une dernière pause gourmande dans le sympathique restaurant tatar où nous avions déjeuné la première fois, et il fut temps d’abandonner « notre » beau sommet pour un long tournis – quelle route ! – jusqu’à la côte.