Un court voyage en bus

 

Le départ de Longsheng fut tranquille. Nous arrivâmes en milieu de matinée à la gare routière, qui était proche de notre hôtel. Toutes les demi-heures, un bus reliait Guilin. Un court trajet de deux heures qui nous emporta vers une des régions les plus touristiques de Chine.

Cette prospérité touristique se fit sentir dès les faubourgs de la ville, où les avenues propres et fleuries étaient agrémentées de charmants palmiers, comme on peut trouver dans le sud de la France.

A notre arrivée à la gare routière de Guilin, nous empruntâmes un taxi qui nous déposa devant l’hostel que nous avions choisi – sans savoir s’il y aurait de la place. Nous fûmes tout heureux de découvrir une belle chambre double avec du mobilier chinois « traditionnel ».

Dans le hall de l’hostel, nous eûmes la bonne surprise de retrouver le couple de Suisses avec qui nous avions pris le car deux jours avant. Après avoir réservé deux billets pour une croisière jusqu’à Yangshuo le lendemain – comme nos compagnons suisses –, nous partîmes à la découverte de la ville célébrée par les poètes. La région étant célèbre pour ses montagnes en forme de pic, nous choisîmes le parc des Sept Etoiles (Qixing), dont le nom vient de ses sept pics, qui rappelleraient la constellation de la Grande Ourse.

 

Visite du parc des Sept Etoiles (Seven Star Park)

 

Nous traversâmes la rivière Li et pénétrâmes dans le parc, un lieu paisible que les Occidentaux semblent dédaigner – nous ne croisâmes pas un étranger, alors que Guilin et sa région sont un lieu de passage qu’ils apprécient.

Vieux de 1400 ans (dynastie Sui), le parc, avec ses pics, ses grottes, ses cascades, sa rivière, ses jardins, ses collections, offre une variété de plaisirs appréciables. Nous fîmes l’ascension en pleine chaleur d’un des principaux pics, en haut duquel nous rencontrâmes deux jeunes étudiants et un vieux monsieur. La jeune fille, bavarde et enthousiaste de rencontrer des étrangers, nous expliqua qu’elle étudiait la médecine à Guilin mais qu’elle était originaire de Nanning. Après cet agréable moment passé à discuter en dominant la ville, nous poursuivîmes le tour du parc. Nous étions parfois seuls dans les parties les moins touristiques – mais pas les moins belles ; enfin presque « seuls » car Katya, lors d’une montée d’un autre pic, retrouva avec déplaisir un groupe de singes qui avaient l’air de ne pas voir beaucoup de touristes.

Le parc nous occupa tout l’après-midi et lorsque le soir s’installa doucement, nous repassâmes à l’hôtel nous rafraîchir puis nous partîmes nous promener autour des fameux lacs de Rong Hu et de Shan Hu.

 

Un rat dans l’assiette et un lac sans lumière

 

Un peu plus tard, il fut temps de manger. Nous fîmes étape dans un grand restaurant – par la taille – le long du lac. J’y expérimentai un nouveau met. Je commandai un poulet qui me semblait très appétissant sur la photo du menu. Je le dégustai avec plaisir, lui trouvant un très bon arrière-goût de noisette. Cet arrière-goût me sembla d’un coup moins agréable lorsque je constatai qu’il n’y avait pas d’aile, mais quatre pattes. Il s’agissait en fait d’une sorte de ragondin, qu’il n’est pas rare de voir enfermés dans des cages devant les restaurants. On a beau se dire que tout cela est psychologique, il n’en reste pas moins que je m’arrêtai sur-le-champ de manger mon merveilleux « poulet ». Et puis nous avions encore commandé de quoi nourrir un régiment – poisson, légumes, riz, crevettes, et autres plaisirs gastronomiques…

Après le repas, nous retournâmes nous balader le long des lacs, auxquels un éclairage inspiré donnait des allures de conte de fées. Sans compter un beau son et lumières mettant en scène des jets d’eau sur le lac. Nous décidâmes de faire le tour complet des deux lacs, qui sont assez étendus. Mais quand nous fûmes arrivés à l’autre bout – le point le plus éloigné de notre hôtel –, les lumières se coupèrent brutalement – expérience fréquente dans les villes chinoises, où une débauche d’énergie rapide est suivie bien vite d’une coupure tout aussi frappante.

Le retour fut compliqué. Sous les arbres bordant le lac, il nous était difficile de progresser, voyant à peine où nous posions les pieds. Nous décidâmes d’abandonner le lac pour emprunter une rue parallèle – encore un peu éclairée – qui nous éloigna un peu. Nous revînmes malgré tout à l’hôtel sans encombres.

 

Une merveilleuse croisière jusqu’à Yangshuo

 

Le lendemain matin, un bus vint nous chercher à l’hostel pour nous emporter jusqu’à l’embarcadère où nous attendait le bateau sur lequel nous devions effectuer une croisière jusqu’à Yangshuo.

La croisière fut très agréable. Nous naviguions sur le Li au milieu de merveilleux pains de sucre posés sur le sol comme des pyramides vertes. L’air était plus chaud que sur le Yangzi et nous pûmes profiter un maximum du pont et des paysages.

Nous retrouvâmes le couple de Suisses et fîmes la connaissance d’un couple de Mexicains en voyage romantique – avec le but d’offrir un frère ou une sœur à leur fille.

Après un repas médiocre inclus dans notre croisière, nous profitâmes encore un peu du pont avant d’arriver à Yangshuo, où nous pensions nous fixer quelques jours.