Vol arrangé et vacances de luxe

 

Avant de nous décider pour en voyage en Inde, j’avais eu l’idée d’aller à Dubaï, attiré par ses tours vertigineuses dont la Burj Khalifa, la plus haute du monde. Un peu refroidi par les commentaires que j’avais lus sur le Web – peu de choses à faire ou à voir pour un amateur de culture et beaucoup d’argent à dépenser –, nous avions abandonné cette idée, avant que le « hasard » ne fasse bien les choses, puisque notre vol pour Delhi, assuré par Emirates Airlines, passait par Dubaï et nous permettait, grâce à des transits longs, de découvrir le « Shanghaï » arabe. Bien que cela nous arrangeât, rien n’est pourtant dû au hasard, car le but du riche – et surendetté – émirat de Dubaï est bien d’attirer à lui un maximum de touristes pour les alléger de leurs dollars dans des hôtels ou des centres commerciaux luxueux.

Dès l’aéroport, le ton est donné : ici, le luxe est maître. Après une courte nuit passée dans l’avion, nous déambulions donc dans le gigantesque hall à la recherche du bureau des visas, afin que Katya puisse faire tamponner le sien. C’est d’ailleurs l’occasion de signaler une fois de plus l’absurdité des visas, car les Français – entre autres – n’ont pas besoin de visa pour Dubaï alors que les Russes sont obligés de payer le leur pour chaque entrée. Comme nous avions donc deux transits, à l’aller et au retour, Katya fut donc obligé de payer – cher – deux visas !

 

Les mirages de Palm Jumeirah

 

Après avoir obtenu le tampon désiré, nous nous pressâmes vers la sortie afin de gagner la ville au plus vite, n’ayant que quelques heures devant nous. Premiers écueils du voyage, puisque nous avions pensé emprunter le métro, qui était hélas fermé, le vendredi étant un jour de repos et de prière. Pas d’autre choix que le taxi ; là encore nous commîmes deux erreurs : premièrement, nous fûmes dirigés vers un taxi « femmes », normalement destiné aux femmes seules, et dont le chauffeur est évidemment une femme cachée sous ses habits noirs… Nous comprîmes trop tard, en voyant défiler le compteur, que ce taxi était bien plus cher. Secondement, nous demandâmes à notre chauffeuse de nous conduire à Palm Jumeirah, ce fameux complexe balnéaire construit en forme de palmier, qui est sans doute magnifique… vu du ciel ! Quelle déception en arrivant devant l’hôtel Atlantis, tout au bout de la Palm ! Nous nous retrouvâmes à marcher coincé entre une route vaguement incurvée et une mer sans charme, recouverte d’une brume grisâtre. Le tout dans une chaleur suffocante – nous venions de passer sans transition de la neige moscovite (et ses - 10 °C) à la chaleur du désert. Nous croisâmes quelques personnes, visiblement surprises de nous voir marcher péniblement dans cet endroit étrange. Après vingt minutes de marche, nous arrêtâmes un taxi afin de regagner le vieux centre de Dubaï. En route, nous aperçûmes les quartiers modernes de la ville avec ses gratte-ciel en construction, que nous avions décidé de visiter lors de notre second transit.

 

Court séjour au parfum indien

 

Après vingt minutes de taxi, nous arrivâmes dans Bur Dubaï, le « vieux » quartier de la ville. Nous commençâmes alors une agréable promenade le long de la crique, qui devait nous mener jusqu’au quartier de la Grande mosquée et du souk. Nous marchâmes avec plaisir, observant le ballet des petits bateaux bus qui relient sans interruption les deux côtés de la crique.

Les étroites rues du souk sont plutôt sympathiques, même si le touriste y est très sollicité… Je fus couvert d’écharpes et autres tissus colorés avant même d’avoir pu dire « non ». Ce fut aussi l’occasion de boire un bon lait de coco, au milieu d’une foule cosmopolite.

Après avoir changé quelques dollars en dirhams, nous pûmes savourer notre premier repas indien (les Indiens et les Pakistanais représenteraient 65 % de la population de l’Emirat, à qui il faut ajouter les Philippins, les Chinois et autres étrangers qui travaillent en nombre à Dubaï) dans une restaurant végétarien aux prix incroyablement bas. A côté de la ville luxueuse et de ses palaces, il y a donc – heureusement – un autre Dubaï.

Notre court séjour à Dubaï s’acheva le long de la crique, que nous nous amusâmes à traverser en empruntant les bateaux qui relient les deux rives. Nous fîmes encore quelques pas le long des quais où les chalutiers et les navires marchands, assommés par le soleil, semblent plongés dans un sommeil sans fin ; puis une dernière traversée et il fallut regagner l’aéroport, où notre avion pour Delhi nous attendait.