Si nous arrivâmes un peu tard pour visiter les églises et les lieux touristiques, la belle lumière de fin de journée me consola vite. Moment béni pour les flâneries et pour les photographes.

Nous remontâmes lentement le centre, au hasard des petites rues, vers la place de la Cathédrale. L’atmosphère était douce et l’on était tenté de s’arrêter à chaque petite terrasse de café ou de restaurant.

Lorsque nous découvrîmes l’ensemble de la Cathédrale et de l’église Saint-Sévère, nous fûmes aussitôt sous le charme. Malheureusement les préparatifs d’un spectacle en plein air condamnaient l’escalier massif qui y conduisait. Nous tentâmes néanmoins de contourner les édifices pour dénicher une autre entrée. Nous passâmes une grille entrouverte et nous nous retrouvâmes peu après aux pieds de l’église Saint-Sévère puis de la cathédrale. Le lieu était désert. Une paix céleste régnait au milieu de ces flèches auréolées d’une lumière divine. Etait-ce ainsi que Luther, qui fit ses études avant de se faire ordonner prêtre à Erfurt, avait rencontré la grâce et senti les nécessités de la Réforme ?

Nous quittâmes notre « cachette » remplis d’ondes positives. Nous traversâmes la rue pour faire l’ascension de la citadelle, en haut de laquelle nous pûmes embrasser du regard toute la ville, remodelée sans cesse par des touches de lumière jaillissant entre les nuages.

Nous redescendîmes enfin de notre observatoire pour rechercher un restaurant avant qu’il ne soit trop tard. Nous trouvâmes notre bonheur dans une petite taverne, dont l’agréable cour jouxtait les murs d’une synagogue. Le repas, arrosé d’une bière locale, fut excellent. Nous fûmes ravis par la gentillesse de la serveuse, en harmonie avec les gens que nous avions croisés depuis notre arrivée en Allemagne. En une journée, nous avions balayé deux préjugés sur l’Allemagne : l’efficacité présumée et une certaine rudesse – lourdeur – des gens. Les Allemands nous semblaient désormais bien moins organisés qu’on le disait mais beaucoup plus sympathiques aussi. Les gens étaient souriants, accueillants et décontractés. Un vrai plaisir, qui allait se confirmer le lendemain.

En attendant, nous fîmes un dernier tour dans Erfurt, où la nuit s’installait peu à peu. Nous quittâmes la ville avec peine tant elle nous avait plu. Nous eûmes une pensée pour Kirstin, qui nous avait conseillé avec justesse de nous « détourner » un peu de notre itinéraire nordique pour découvrir Erfurt et Weimar. Danke sehr Kirstin !