Jour 6 : Neuruppin-Weimar – 370 km

L’étape promettait d’être rapide. C’est pourquoi nous pûmes flâner dans Neuruppin le matin sans trop nous soucier de l’heure.

Lorsque je pénétrai sur l’autoroute, je décidai de tester un peu notre voiture, en difficulté la veille, sur une portion de route sans limitation de vitesse. Nous avancions si vite que nous envisageâmes un instant de nous arrêter à Leipzig.

Malheureusement nous devions vérifier encore une fois combien certains stéréotypes sont éloignés de la vérité. L’Allemagne, pays de l’ordre, de l’organisation : quatre tronçons en travaux simultanément, des dizaines de kilomètres de bouchon, des voitures à l’arrêt pare-chocs contre pare-chocs, une vitesse moyenne inférieure à celle d’une départementale, aucune information sur ces bouchons, leur longueur ou leur durée. A peine étions-nous sortis des travaux et du bouchon que nous tombions sur un autre. Un vrai cauchemar ! Après nos mésaventures à l’aéroport de Francfort, quintessence de l’inefficacité aéroportuaire, il faudra que je me pince fort lorsque j’entendrai nos chers politiques vanter – avec l’intention que l’on sait – le « modèle » allemand. Au fond, cela rend même notre puissant voisin plus sympathique, en proie comme les autres à ses démons et à ses absurdités.

Nous oubliâmes donc Leipzig, ses grandes orgues et Bach au milieu des longues files de camions. Comme le temps avait filé inexorablement, nous décidâmes de pousser jusqu’à Erfurt sans nous arrêter à notre hôtel à Weimar. C’est notre amie Kirstin qui nous avait conseillé d’y faire étape. Bien lui en prit, nous y passâmes une soirée inoubliable.

Le soir, nous gagnâmes Weimar et notre bel hôtel, où nous pûmes nous détendre de cette nouvelle longue journée.