Un kremlin aux bulbes d’argent

 

Les noms sont parfois trompeurs. Rostov Veliki (« la Grande ») est une petite ville à l’allure de village « hors du temps » qu’il ne faut pas confondre avec sa grande sœur du sud de la Russie, Rostov-sur-le-Don. Petite taille, mais grande histoire pour cette cité qui date de 862. Tout comme Pereslavl-Zalesski, elle est construite au bord d’un grand lac, le lac Nero, et possède de très beaux monastères, comme le monastère du Sauveur-de-Saint-Jacques (Iakovlevski). Mais son atout principal est son magnifique kremlin : il abrite plusieurs églises et chapelles, un beffroi, et surtout la cathédrale de l’Assomption avec ses bulbes argentés, qui resplendit au milieu des murailles. Il faut grimper dans la muraille pour découvrir une vue incroyable sur le lac, le kremlin et ses abords, comme le vieux gostiny dvor (« galerie marchande »).

Les rives du lac sont enchanteresses. On voudrait s’arrêter là longtemps ; planter sa tente et pêcher en regardant le soleil se coucher lentement sur le lac avant de faire cuire quelques chachliks (« brochettes »).

 

Toute la beauté de la Russie

 

Les souvenirs de notre première rencontre avec la ville reviennent : le ciel gris et bas ; des monastères empreints de mystère ; et nos amis Sergueï, Nastya et Dimitri, pour réchauffer l’air froid de l’automne russe.

La seconde rencontre, celle d’un été émouvant et d’une virée mémorable à Iaroslavl. C’était la fin d’une époque ; la nostalgie flottait déjà autour de nous ; on feignait de l’ignorer pour prolonger la joie de ces cinq dernières années, sans penser à l’avenir. Ce jour-là, Rostov, plein de soleil, nous souriait lui aussi. Le lac était plus beau que jamais ; la Russie dévoilait ses charmes sans pudeur, comme pour nous retenir…